DANS L’ANTRE DU POTIER

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J’aimerais partager avec vous ces images d’un céramiste au travail. D’un homme qui créé. D’un homme qui travaille la terre pour la transformer.

Aussi, j’aimerais vous dire toute la poésie que m’inspire la poterie. Ces analogies simplistes et ces métaphores plus recherchées. Ces matières brutes qui deviennent nobles. Ces matières nobles qui deviennent brutes. Ces détails qui font l’ensemble, ces défauts qui font l’unique, ces uniques qui forment un tout.

J’aimerais vous montrer que ce n’est pas seulement de la terre qui tourne et qu’on modèle. Il y a une réflexion, des plans, des mesures, de la force, avant. De la patience, encore du travail, et parfois de l’incertitude, après.

J’aimerais me confier, en vous écrivant que cela m’attire. Je ne saurai vous l’expliquer mais comme pour la photo, comme pour les mots, cette terre m’appelle. Elle m’hypnotise. Qu’elle soit dans les mains de Guillaume ou ailleurs, elle attise ma curiosité.

On part d’un morceau brut, nature.

On passe par mille étapes pour arriver à la finalité.

On a une idée, une autre, encore une autre, et on créé, on se plante, on change de plan, on recommence, on améliore, on laisse tomber, on fait autre chose, on revient à l’idée de départ, on recycle, on jette, on met de côté, on y revient plus tard.

Oh tiens, ça me rappelle quelque chose … C’est comme si on écrivait, comme si on écrivait une image, comme si on écrivait la terre …

J’aimerais vous dire que dans cette antre, on s’y sent bien. Il y fait frais, mais la lumière qui baigne l’atelier réchauffe l’atmosphère. Comme le sourire du potier qui illumine l’air piquant de cette loge d’artiste. J’aimerais juxtaposer des mots pour que vous vous sentiez dans l’action. J’aimerais avoir les qualificatifs pour vous expliquer la force-douceur qu’il faut pour lancer la terre, l’aplatir, la monter, la descendre, la former, l’aplanir, l’amincir. La forceur ? La dource ? Inventer des mots comme on invente la terre.

Il n’y a parfois pas de mots pour décrire un sentiment, une action, une intention. Alors, il existe les images, et aussi toutes les choses que l’on fabrique avec son coeur, sa tête et ses mains.

Merci, Guillaume. Pour ta confiance. Merci pour ton sourire, merci d’être aussi dynamique, merci d’être avenant sans être envahissant. Merci de m’avoir accueillie pour te photographier, et merci de m’avoir initiée à ton art.